Le cure-dent poinçonné (table de Gérard, Siril Hapa et Kira arthur)

"Quelle belle journée !!!" se dit Gérard. "Je me dois de sortir par ce temps. Je sais où je vais aller tiens : au Bilboquet c'est sympa". Gérard se prépara et partit plein d'entrain retrouver l'une de ses tavernes préférées.
Sur le chemin, il pensa aux longues épreuves qu'il avait traversé pour en arriver à sa vie d'aujourd'hui. Un événement a retenu son attention : la mort de sa famille. Il les avait retrouvé gisant sur le sol de sa maison pleins de marques de coups de couteaux alors qu'il rentrait de l'école. Seul son père était encore en vie. Ses derniers mots furent "vis ta vie sans penser à la vengeance ni à la souffrance. Reste comme tu es et je suis sur que tu trouveras la paix mon fils. Je t'aime de tout mon cœur". Gérard ressentait alors une terrible envie de vengeance et pendant quelques jours il ne pensait qu'à décapiter l'homme qui les avait massacré. Ses amis lui ont été d'un énorme secours puisqu'ils lui ont sauvé la vie et remis sur les bon rails. Maintenant, il n'éprouve que de la pitié pour celui qui purge une peine de prison à perpétuité dans l'une des plus grande prison du monde.
Arriva le moment où la taverne se dressait devant lui. "Arrivé" lança-t-il. il rentra et commanda une pinte. Une fois servi, il alla s'asseoir dehors et prit l'aire tranquillement affalé sur sa chaise. Un enfant arriva et lui offrit un caillou en le lui mettant sur la tête. "tu es magnifique" lui dit-il avant d'exploser de rire et de s'en aller. Gérard enleva le caillou en disant dans sa barbe "trop mignon".
Quelques instants plus tard, une personne arriva et retint son attention.

Cinq hommes, en grand manteau long, noir et coiffés de Stetsons noirs aussi, entrèrent dans le bilboquet en file indienne, et s'assirent tout au bout du bar. On ne pouvait voir leur visage, caché dans l'ombre.
Ils étaient silencieux, et pleins de mystères.

Gérard regarda ces hommes avec attention. Il se demanda si c'était bal masqué aujourd'hui (avec humour bien sur). Sa curiosité le rongeait. Il voulut se retenir mais il ne le put en voyant ces hommes immobiles et mutiques. Il alla alors les voir pour savoir de quoi il s'agissait.

L'homme qui était assit dehors rentra dans le bar et vint se tenir en face. Les hommes se regardèrent avant d poser leurs yeux sur lui.

"Wow" se dit Gérard impressionné par tant de synchronisation. Il s'aprocha d'eux et leur demanda "bonjour. Vous accepteriez quelqu'un à votre table?"

Les hommes se regardèrent de nouveau avant que l'un se racle et dise:

"Je vous en prie."

"Merci" répondit le jeune homme avant de s'asseoir. Alors qu'il s'asseyait on entendit un grand "prout"dans la salle.
"Désolé" lança gérard.

Un autre de ces hommes ce racla la gorge avant de demander:

"Qu'est-ce qui vous amène, jeune homme ?" D'une voix rauque et sombre.

Gérard eut la trouille de sa vie en entendant la voix. "C'est juste que votre façon d'être m'a rendu curieux. Comment faites-vous pour être aussi synchrone?"

"Rien de bien impressionnant, nous nous connaissons bien, seulement. Vous voulez quelque chose en particulier ?"

"euh je veux bien une autre pinte et puis ... qu'est-ce qui vous amène?

"Tournée générale." demanda un des hommes.

Ce même répondit à la question. "Nous faisons une courte pose. Nous observons le monde qui passe, discutons..."

Les autres hommes acquiescèrent en parfaite harmonie d'un mouvement de tête.

"Ouah génial merci" dit Gérard. "Et que pensez-vous de ce monde? Personnellement, il me déçoit quelque peu" lança-t-il

Après quelques secondes de silence, l'un des hommes posa son bras sur la table et fixa Gérard. "Nous pensons que le monde est comme il est, à notre plus grand désarroi, ou notre réjouissance selon nos ambitions. Si je vous disais que nous pensons qu'il nous est agréable car profitable, votre regard sur nous changera du tout au tout, Gérard."

Il s'arrêta quelques secondes pour boire une gorgée de bière. "Alors, Gérard, votre regard a-t-il changé ?"

Gérard réfléchit quelques secondes avant de répondre : "vous savez? Quand je parle du monde, je comprends en fait ceux qui le forment : L'humanité. Je suis déçu par le fait que certaines personnes pensent que certains valent mieux que d'autres parce-qu'ils ont de l'argent en faisant abstraction des valeurs comme l'honneur ou la fidélité." Gérard s’arrêta quelques secondes avant de reprendre :
"J'aime l'humanité malgré tout cela. Vous me trouverez peut-être naïf mais je l'aime et je suis prêt à la défendre s'il le faut sauf ceux comme l'assassin de mes parents qui mettent tout sur le dos des autres alors que les fautifs c'est eux."

"Intéressante vision... Nous apprécions ce zèle. Gardez donc ce courage, bien des gens renoncent et basculent dans l'asservissement de leurs désirs et pulsion sous le coup de la détresse et de la perte de foi en cette humanité dont vous parlez."

"C'est un réel plaisir d'avoir discuté avec vous. J'arrete de vous embêter. Bonne journée à vous." Gérard leur tendit la leur serrer de façon amicale.

Les hommes se regardèrent, intrigués par la brutale fin de la conversation avant de tendre en synchronisation totale leur main.

Gérard saisit les mains de chacun d'eux l'une après l'autre et retourna dehors pour boire une troisième pinte.

Les cinq hommes se levèrent de table et sortirent en tirant leur chapeau à une vitesse effarante, telle qu'on ne puisse voir leur tête.

C’était peut-être une belle journée, mais pas pour Siril en tout cas. Nostalgique depuis son retour à la réalité, il venait de finir ses 2 ans de prison pour vol à main armé suivant 10 ans d’hôpital psychiatrique. Il appelait ça une vie pourrie. Siril marchait dans la rue, pour décompresser. Il se rappelait encore de l’abandon de ses parents dans la rue, il se disait souvent Qu’est-ce que j’ai été naïf...
Il se remémorait ce que son père lui avait dit, en le laissant.

«  Ne t’inquiète pas mon fils, attends ici jusqu’à ce que tu vois une rose dans le ciel,  formé par les étoiles et je viendrais te chercher.»

Siril avait 7 ans lorsque cela se produisit. Il regardait le ciel, en souriant comme un gamin, attendait  cette fameuse rose dans le ciel, mais rien n’apparaissait. Quelques jours plus tard, il vit son père passer devant lui, en l’ignorant. Le jeune garçon  le poursuivit en criant :

« PAPA, PAPA ! Je ne l’ai pas encore vu mais est-ce que je peux rentrer à la maison, vous me manquez ! »

Son père se retourna vers lui, avec un visage effaré et courût dans une direction opposé. Siril comprit ce qui lui arrivait et ne voulut pas le suivre.
Son seul espoir de survit fut de mendier, mais les passants l’ignoraient ou lui donnaient peu d’argents. Il les remerciait tout de même, de leur « générosité ». 1 ou 2 centimes, c’est déjà ça.  
Après 1 semaine de souffrance dans cette ruelle, une femme vint et lui demanda ce qu’il faisait là, seul, à terre. Il lui raconta son « histoire » puis la femme, les larmes aux yeux, le prit avec elle et lui dit que c’était bon, qu’il était maintenant en sécurité. Elle l’hébergea, lui donna de la nourriture, un lit et un toit. Cette femme avait un fils, plus vieux que Siril et ce garçon était horrible avec lui.
Après 3 ans de vie commune, Siril en eut marre et lui envoya un coup de poing dans le visage. Le garçon lui répondit que personne ne l’aimait et qu’il était une pourriture. De toute façon il pouvait crever. Alors Siril devint incontrôlable et une folie naquit en lui. Il prit une paire de ciseaux et le frappa avec. Arrivé chez elle, la mère ouvrit la porte d’entrée  et entendit des cris venu de la chambre de son fils. Elle accourut et  poussa la porte. Elle vit son fils, au sol, ensanglanté, et Siril, debout, avec des ciseaux, rouge sang. Elle appela la police, maintenant horrifié par son fils adoptif. Ils emmenèrent Siril et le mirent en hôpital psychiatrique, pour son bien. Après 10 ans à hôpital, il redevint lui-même grâce à un psychologue de renom.
Il soupira, en repensant à ses souvenirs. Après une longue marche, il arriva enfin là où il voulait : à la rue de « l’abandon », comme il l’appelait, là où son père avait eu  « l’audace » de le laisser. Il découvrit un bar nommé « Le Bilboquet ». Il entra et prit un café pour le réveiller un peu, puis deux. Il s’était placé au fond du bar, lorsqu’il vit un homme, on ne peut plus intriguant. Il se dirigea vers cinq hommes tous vêtus de noir. Il le fixa puis, quelques temps après, il le vit sortir. L’homme se mit dehors. Il fit de même mais n’arriva pas à aller vers lui et resta à distance, tout en le fixant.

Gérard continua de regarder les enfants jouer pendant cinq bonnes minutes. Après avoir finit sa troisième pinte, il se leva et se retourna pour aller régler sa note auprès du barman. Seulement, en y allant, il remarqua un homme en train de le fixer. Au lieu de payer, il prit finalement deux nouvelles pintes et accosta le garçon. Il se mit à sa table et lui lança "Tenez! Ce sera bien meilleur que votre soupe à la grimace" en rigolant

Étonné que l'homme vint le voir il le remercia quand même et laissa apparaitre un petit rire. Il essaya de commencer une conversation mais elles ne durèrent à chaque fois que peu de temps.
"Vous vous appelez comment?" ; "Vous avez quel âge?" ; "Il fait beau." ...
Mais il savait que c'était suffisant pour venir vers l'homme.

Gérard répondit à toutes les questions posées par son interlocuteur. Il lui renvoya la balle avec sa fameuse question pourrie : "et vous?". Il sentit une espèce de raideur chez ce dernier et essaya de le déstresser en lui racontant l'une de ses anecdotes dont lui seul peut avoir le secret mais aussi en lui permettant de le tutoyer.

Il savait qu’il était raide et cela le gênait lui-même. L'homme assis en face de lui essaya de le déstresser, cela marcha à merveille.
Quand  ce dernier demanda s’il pouvait le tutoyer, Siril fut enchantée car il n’avait même pas eut l’idée de la proposer. Ce personnage, devant lui, était peut-être encore un peu  mystérieux  mais il procurait une grande joie pour notre homme juste le fait qu’on s’intéresse enfin à lui comme à un être normal. Et laissa échapper une petite larme

un nouvelle face qu'on ne connaissait pas: